UNE JOURNÉE POUR DÉCOUVRIR LES MÉTIERS DES COULISSES DU FESTIVAL

Au festivalPasserelles
vendredi17mars 2023

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Jeudi 16 mars — Les Ateliers de construction des décors et des costumes du Festival d’Aix-en-Provence ressemblent ce matin à une fourmilière, la sixième édition de la Journée Portes Ouvertes s’apprête à être lancée. Pas loin de 500 jeunes et adultes, issus des groupes que le service éducatif et socio-artistique Passerelles accompagne dans la découverte de l’opéra et du Festival, sont attendus aujourd’hui pour découvrir les métiers de celles et ceux qui œuvrent à la fabrique du spectacle.  

Il est 9h30 quand les groupes de la première demi-journée s’engouffrent dans le grand studio de répétition pour une brève introduction. Alors les lumières s’éteignent et un court film d’animation leur raconte le processus de création d’un opéra : de l’idée portée par une équipe artistique bien des années avant le jour de la première du spectacle, en passant par les différentes étapes de conception des costumes et des décors, jusqu'aux répétitions. Puis le top départ est donné, chaque groupe rejoint le premier point de rencontre de son parcours de découverte des métiers. Toute la matinée, les techniciens et artisans du Festival leur présenteront leur spécialité avec la passion et la patience qui les caractérisent.

Dans l’atelier de menuiserie, la grande souplesse d’un type particulier de bois étonne. En décoration, on apprend que c’est un métier où l’on se remet souvent en question, où il faut expérimenter pour atteindre le rendu attendu par les scénographes, c’est « maîtriser le hasard à plusieurs » et faire évoluer la matière vers des filières plus écologiques en se débarrassant par exemple du polystyrène, pourtant si facile à creuser, au profit du liège. « L’ennemi c’est le bruit » nous rappelle-t-on au point de rencontre suivant, tandis que le mécanisme de l’énorme tournette développée pour l’un des opéras de cet été est mis en marche – rien ne doit entraver la direction musicale du chef d’orchestre et la réception de la musique par le public. Côté accessoires, on découvre le paradis des mordus de brocantes car il faut les courir pour trouver des objets porteurs d’une histoire et d’une esthétique qui rencontre l’intention artistique de l’équipe de création. Plus tard sur scène, les objets seront comme des acteurs, ils auront eux aussi un rôle à jouer.

La matinée se poursuit ainsi dans les treize points de rencontre métier, enrichie des questions des participants, parmi lesquelles : Combien de temps faut-il pour créer une perruque de toute pièce ? Pourquoi préfère-t-on le cheveu naturel au cheveu synthétique ? Quel parcours faut-il suivre pour intégrer les équipes de costumiers et costumières du Festival ? Quel est le niveau de rémunération de ces métiers ? Quelle deuxième vie peut-on donner à des structures réalisées exprès pour un spectacle ?

Fin de la demi-journée et premiers retours sur expérience : pour Salim, 26 ans, qui a monté son association et organise des ateliers d’écriture pour les jeunes dans un studio d’enregistrement, c’est sans doute la rencontre autour du son et de la vidéo qui l’a le plus accroché, captivé par la technicité et la précision requises. Il souligne la beauté de ce travail collectif où différents corps de métiers œuvrent ensemble vers un même objectif, insoupçonnable lorsqu’on est du côté du public. Pour les élèves de 4e avec qui nous échangeons, l’idée de partir de presque rien pour créer tous les costumes et les décors est bluffant. Sans compter la découverte des maquettes – reproductions en miniature de l’intention scénographique, réalisées en amont par les équipes de création pour présenter le projet. Walid, qui envisage de faire du théâtre et projette de venir cet été au Festival, reconnaît le talent de tous ces métiers et la complexité de la logistique à mettre en place. Il a été particulièrement attiré par le travail des accessoiristes et des décorateurs dont les moulures et les trompe-l’œil plus vrais que nature ont laissé également un souvenir mémorable auprès des élèves menuisiers en lycée professionnel. Si certains s’imaginent embrasser une carrière dans l’architecture et le design, ils ne se ferment pas à l’idée de se diriger un jour vers le secteur des arts vivants.

Merci à Gaïa, Chloé, Théa, Melissa, Salim, Walid, Marwan, Camille, Sacha et Nathan d’avoir répondu à nos questions.

Le service Passerelles est soutenu par la Fondation La Poste et CORUM L’Épargne