FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE 2022, LA PRESSE EN PARLE !

Au festival
mardi26juillet 2022

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RÉSURRECTION DE GUSTAV MAHLER

LE FIGARO
Art lyrique : à Aix-en-Provence, une vraie ouverture de festival.
Hourras pour chef, orchestre, chœurs et solistes, huées pour le metteur en scène, mais surtout un public perplexe et sonné, qui ne sait pas très bien ce qu’il a vu : c’est exactement pour cela que l’on va dans un festival, pour être dérouté par une proposition singulière que l’on ne verrait nulle part ailleurs.

LE MONDE
[…] à la tête d’un Orchestre de Paris des grands soirs, Esa-Pekka Salonen aura filé droit le Scherzo, écrit à partir de lied tiré des Knaben Wunderhorn, qui relate le prêche inutile de saint Antoine de Padoue aux poissons. Portée par la voix sublimement charnelle de Marianne Crebassa, l’arrivée du Urlicht (Lumière originelle) est comme une ouverture sur l’espoir. Le regard se détourne du sol, interroge le ciel. Sur le plateau, morts boueux habillés de blanc et vivants maculés de terre partagent le même espace mental d’une résurrection sans la transcendance, que portera désormais la musique.

LIBÉRATION
Au Festival d’Aix, un Castellucci sans fausse note.
Plus humaniste et moins calibrée que d’autres mises en scène du provocateur italien,
Résurrection juxtapose la mise au jour d’un charnier géant et la Symphonie n°2 de Mahler, interprétée avec fougue par l’Orchestre de Paris.
La symétrie est parfaite, et le mécanisme redoutable, qui enjoint un spectateur nécessairement impressionné à constater la superposition de deux
communs – celui de la fosse scénique, et celui de la fosse d’orchestre – qui pose une équivalence terrifiante : l’identification possible entre la masse de cadavres, et la masse des musiciens en dessous.

LA MARSEILLAISE
On ne peut […] que saluer la prestation incandescente du Chœur et de l’Orchestre de Paris et de la direction magistrale du Chef Esa-Pekka Salonen.
Les voix de la soprano Golda Schultz et de l’alto Marianne Crebassa résonnent alors avec une force quasi-religieuse, comme une suspension céleste au-dessus du monde terreux.

BACHTRACK
Après son Requiem aixois de 2019, et à l’heure du kitsch triomphant à l’opéra, Castellucci nous surprend cette fois-ci par son épure et donc l’humilité du geste, offrant aux spectateurs d’entendre la musique. Salonen nous saisit par son écoute de la scène et une prise de risque artistique dans l’interprétation qui force l’admiration. Loin de tout romantisme, nous est rappelé avec force combien l’art vivant reste la traversée d’une expérience à vivre, jusques et y compris dans la mort, en toute humanité, et non un objet consommable le temps d’une divertissante soirée.

OPERATODAY.COM
Et quelle Symphonie n°2 en ut mineur de Mahler dite Résurrection ! Le chef d'orchestre Esa-Pekka Salonen dirige 125 musiciens de l'Orchestre de Paris […], ainsi qu'une centaine de chanteurs du Chœur de l'Orchestre de Paris dans un stadium abandonné situé au sommet d'une colline isolée et désolée non loin de l'aéroport de Marseille — un magnifique énorme bloc de béton couvert de graffitis noirs ressuscité !
Esa-Pekka Salonen est un chef d'orchestre d'un raffinement exquis. Le contrôle intellectuel absolu qu'il impose, la pleine puissance expressive de la musique émerge — immédiate et pure. Avec l'intelligence de Castellucci, Salonen a créé une œuvre d'art théâtral de haut niveau pour le Festival d'Aix.

RESMUSICA
Le retour de Romeo Castellucci à Aix réussit un double pari : ressusciter un lieu culturel à l’abandon et donner une suite à son formidable Requiem de 2019. Un nouveau coup de poing qui scelle une nouvelle fois la position phare du festival d’art lyrique français.
Au Stadium, 114 êtres humains revoient ainsi le jour sur une des plus géniales partitions sorties du cerveau d’un compositeur.
Golda Schultz (toutes deux anti-divas en fosse depuis le début) font jaillir la plus précieuse des humanités tandis que Salonen est fêté en rockstar, mais, comme chacun des musiciens, en contrebas du plateau, celui-ci restant dévolu jusqu’au bout aux vingt-cinq comédiens et figurants empathiques de Romeo Castellucci.

INFERNO
La puissance expressive, la beauté et la spiritualité de cette partition de Mahler, contribuent à apaiser les images que nous offre Castellucci. Notre attention oscille en permanence entre la musique et les images. Si l’on se laisse emporter par la musique, les images de ce charnier humain nous apparaissent presque comme une fresque illustrative et si l’on se met à réagir émotionnellement au drame qui se déroule sur le plateau, la musique nous apparaît alors comme un support dramatique.
Incontestablement, ce spectacle apparaît comme un point fort dans le programme de ce Festival qui n’en finit pas de se renouveler. De par l’ampleur, la puissance et la force de la musique, des images et du lieu, on ne sort pas intact de ce spectacle qui, au travers d’une musique universelle, aborde un sujet d’une brûlante actualité.

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SALOMÉ DE RICHARD STRAUSS

LE MONDE
Au Festival d’Aix-en-Provence, le triomphe de la jeunesse avec la Salomé d’Elsa Dreisig
Mise en scène par Andrea Breth, dont la vision poétique et décalée séduit, la soprano franco-danoise offre au public une belle prise de rôle.
L’Orchestre de Paris est transcendé par le raffinement survolté de la direction d’Ingo Metzmacher.
Un chemin que la voix claire et pure d’Elsa Dreisig […], empruntera sans trembler jusqu’au bout de la scène finale, dont elle offre une incarnation stupéfiante.

LES ÉCHOS
Plus subtile et sensuelle que tonitruante et décadente, la Salomé mise en scène par Andrea Breth assure une ouverture lyrique du festival de très haut niveau.
Elsa Dreisig triomphe dans le rôle-titre soutenue par la direction raffinée et lyrique d'Ingo Metzmacher.

LE SOIR
Un festival est par nature un endroit où l’on va voir ce qu’on ne voit pas ailleurs. Pari réussi à Aix avec Résurrection [...] et Salomé [...] revisités par Castellucci et Breth.

LA LIBRE BELGIQUE
Elsa Dreisig triomphe à Aix
Production exemplaire de
Salomé de Strauss.
Les dispositifs scéniques sont d’une efficacité visuelle et dramatique saisissante, avec une succession de tableaux ouvrant tour à tour au rêve
À la tête de l’Orchestre de Paris, Ingo Metzmacher en donne une version puissante et colorée, d’une égale maîtrise dans les ensembles (particulièrement vifs et périlleux) et dans les sublimes passages solistes.
Quant à la distribution, c'est le rêve absolu. À commencer par la tenante du rôle-titre, la soprano franco-danoise Elsa Dreisig, dont la voix, l'allure, le caractère confèrent à l'adolescente Salomé une grâce irrésistible, mélange de fragilité et de grandeur.

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG
La nouvelle mise en scène de l’opéra Salomé de Richard Strauss, d’après le drame d’Oscar Wilde alors mis à l’index, a été encore plus impressionnante. La metteuse en scène Andrea Breth a imaginé l’héroïne tragique de l’Ancien Testament avec empathie et perspicacité. Ingo Metzmacher a rapidement dirigé l’Orchestre de Paris à travers la partition difficile, l’excellent ensemble vocal a convaincu et enthousiasmé, en particulier Elsa Dreisig en Salomé à la voix puissance, Gábor Bretz en Jochanaan, Angela Denoke en Hérodiade, Joel Prieto en Narraboth et John Daszak en Hérode. Ce qui frappe dès le début, c’est la précision avec laquelle Breth prend les choses. […] C’est très finement dosé et révèle un sérieux et une précision dans la direction des personnages qu’on ne voit pas tous les jours à l’opéra.

LE TEMPS
Au Festival d’Aix, Elsa Dreisig permet à Salomé de retrouver son ingénuité
[…] ce n’est pas seulement une chanteuse qui chante bien, c’est une artiste qui revendique sa liberté artistique et qui manifestement aime les défis.
[…] la scène finale est magistrale […]. Dans un sourire énigmatique entre satisfaction et folie on mesure alors le talent de l’interprète.

DIAPASON
Le spectacle d’Andrea Breth nous emporte dans son onirisme et son mystère. Grâce aussi à une distribution et une direction musicale de haut vol.
Organisé en tableaux enchaînés par de lents glissements plus qu’il ne raconte une histoire sulfureuse au rythme haletant, le spectacle, fascine par son mystère nocturne, son onirisme ténébreux.
Superbe Ingo Metzmacher, à la tête d’un Orchestre de Paris en état de grâce.

TOUTELACULTURE.COM
Le choc Salome au Festival d’Aix-en-Provence.
Elsa Dreisig illumine le rôle-titre, l’Orchestre de Paris dirigé par Ingo Metzmacher fait briller la partition revue par Richard Strauss en 1929, et Andrea Breth, à la mise en scène, s’éloigne de la lecture littérale pour explorer finement l’état psychologique des protagonistes.
Avançant à contre-courant de bien des versions antérieures, la metteuse en scène ne voit pas en Salomé une femme fatale mais une jeune femme qui découvre l’amour par son versant le plus violent. Nous bénéficions là, avec la soprano, d’un vecteur magnifique qui vibre et nous entraîne, sous la lumière de la lune, vers un voyage passionnant au bout de la nuit.

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IDOMENEO, RE DI CRETA DE WOLFGANG AMADEUS MOZART

LESECHOS.FR
Raphaël Pichon parvient à mettre en valeur l’étonnante originalité de cette partition, avec la complicité de son orchestre Pygmalion, ses moments d’une infinie tendresse comme ses instants de colère.

RTBF
Musicalement, le résultat est splendide, riche en contraste de tempi et d’intensité, riche en réalisation sonore (pianoforte et violoncelle, mais aussi une contrebasse pour le continuo) et riche en ornementations des solistes. Et quels solistes ! Michael Spyres, plus baryténor que jamais dans le rôle-titre, mais aussi Sabine Devieilhe, somptueuse Ilia, ou Nicole Chevalier, bouillante Elettra.

IL MANIFESTO
Pour ses débuts à l'opéra Miyagi utilise les mêmes décors dramaturgiques de mise en scène théâtrale avec lesquels il s'est imposé à Avignon et sur les scènes japonaises, d'Antigone et Médée aux drames shakespeariens, jusqu'au Mahabharata.
Une vision bidimensionnelle et rituelle de l'œuvre qui ne pèse pas sur la fluidité du récit : le récit se dissout dans la paix grâce à la voix du dieu, évoquée par la radio d’où les Japonais ont entendu pour la première fois la voix de l'empereur vaincu, dégradé en être humain et contraint à l'abdication.

LA LIBRE BELGIQUE
[…] Elettra, la Crétoise fidèle et finalement trahie, fait partie de ceux d’en bas, elle est faite de chair et de sang, elle hurle sa colère et sa douleur – formidable Nicole Chevalier –, démontrant au passage que Miyagi sait aussi mettre en scène les passions humaines.
Dès la brève ouverture, en effet, le chef donne à la musique l’ineffable sensualité, la rondeur et la lumière qui fondent sa signature et dont il ne se départira pas, quitte à renoncer à quelques éclats dramatiques bien utiles.

CRESCENDO MAGAZINE
La production aixoise de cet opéra de Mozart suscite une réflexion bienvenue nourrie de l’expérience concrète vécue dans ce lieu mythique qu’est l’Archevêché.
Pareille conception évite évidemment au spectateur les distractions occasionnées par tant de mises en scène qui privilégient les yeux aux oreilles. On entend exactement ce que l’on doit entendre. Magnifiquement mis en évidence, et de plus magnifiquement éclairé.
Idomeneo (imposant Michael Spyres), Idamante (remarquablement expressive Anna Bonitatibus) et Ilia (éthérée Sabine Devieilhe) sont les « héros suspendus » […]

DIAPASON
Dès le début, une direction très inventive, jouant beaucoup sur les timbres. Sabine Devieilhe n’est que grâce en Ilia.
Nicole Chevalier impressionnante dans l’hystérie de ses deux airs de fureur.
On reste conquis par l’Idamante d’Anna Bonitatibus, un rôle pourtant vocalement problématique : beauté du timbre, homogénéité des registres, galbe du cantabile, sûreté de la vocalise.

ASOPERA.FR
La proposition scénique sobre de Satoshi Miyagi est complémentaire de ce théâtre sonore luxuriant. […] Cette belle sobriété plonge le spectateur dans un univers esthétique et théâtral singulier : du haut des plateformes, les personnages sont des archétypes qui s’adressent aux dieux, et leurs supports se meuvent, manipulés par les soldats morts au combat pour Idoménée.
Profondément inspiré par l’histoire et l’art de son pays, Satoshi Miyagi propose un univers esthétique fascinant [...].

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MOÏSE ET PHARAON DE GIOACCHINO ROSSINI

LE MONDE
La sinaïde explosive de Vasilisa Berzhanskaya (la femme de Pharaon) triomphe avec panache des embûches rossiniennes. À 28 ans, la mezzo russe, voix longue et égale, enjambe octaves, grands aigus et vocalises étourdissantes avec une facilité galvanisante, déclenchant des ovations méritées.
Dirigés par un Michele Mariotti dont l’expertise dans ce répertoire s’affirme une fois de plus, les Chœurs et orchestre de l’Opéra de Lyon réussiront in fine leur passage en terre promise.

LIBÉRATION
Quelle émotion de retrouver Michele Pertusi dans le rôle de Moïse qui le révéla. La basse italienne a fait sienne l’art déclamatoire français, son chant décanté de toute afféterie entrainant le chœur à des sommets d’expressivité stratosphériques.
Attendu comme le messie de cette édition, et bien qu’à peine remis du Covid, le ténor Pene Pati a ravi ceux qui voient en lui le nouveau Pavarotti.

Il ne faut pas manquer ce rare et bel hommage au chant français.

NEW YORK TIMES
Comme dans Résurrection, les véritables tragédies sont ambiguës mais puissamment évoquées – comme elles le sont aussi dans le Moïse et Pharaon de Rossini mis en scène par Tobias Kratzer.
[...] Kratzer ne semble pas intéressé par les réquisitoires rageurs, ou par les anciennes accusations de complicité. Sa mise en scène est, plus subtilement et puissamment, une suggestion triste et troublante de notre capacité d’oubli inconscient mais bien trop délibéré.

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG
Outre les efforts de Mariotti, c’est la forte mise en scène de Tobias Kratzer qui respecte le rythme musical et ouvre les espaces dans lesquels le bel canto peut s’épanouir.
La manière dont [Tobias Kratzer] met en scène l’obscurité soudaine comme un fléau pour les Egyptiens est d’une concrétisation crédible et ouvre en même temps l’espace pour les arias, les duos et les tableaux grâce à une utilisation judicieuse des projections d’images.
Les solistes savent à tout moment ce qui anime leurs personnages. Outre l’expérimenté Michele Pertusi dans le rôle de Moïse, une jeune garde d’artistes en devenir peut se distinguer : la mezzo-soprano Vasilisa Berzhanskaya, le ténor lyrique Pene Pati, et enfin la soprano colorature Jeanine De Bique dans le rôle de la réfugiée, qui émeut le cœur du public avec son chant d’une assurance à couper le souffle.

SCENEWEB.FR
Rarement donné, Moïse et Pharaon bénéficie de l’enthousiaste direction musicale de Michele Mariotti qui, à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, ne joue heureusement pas la carte de la grandiloquence mais défend, avec autant de panache que d’élégance, l’allégresse comme la gravité contenues dans la partition. Les chœurs réalisent eux aussi une belle performance et se montrent poignants dans leurs longues déplorations.

CONCERTCLASSIC.COM
À la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, « le » spécialiste Michele Mariotti donne toute sa dimension à une partition solide, puissante et captivante. La couleur de l’orchestre est parfaite tout comme est excellent le chœur de la maison lyrique lyonnaise (préparé par Richard Wilberforce), somptueux, dense et précis, et qui, de plus, exécute parfaitement le travail scénique requis.
[…] bon sang, que la musique de Rossini est belle et combien le chœur final des Hébreux, chanté depuis les gradins du théâtre, nous tire les frissons

ÓPERA ACTUAL
Le chef d’orchestre de Pesaro, spécialiste du bel canto romantique Michele Mariotti, a proposé une lecture mystique et vibrante, faisant jouer les chœurs tout en restant très attentif aux solistes et à leur phrasé. Pene Pati (Aménophis) a fait entendre un timbre sublime, merveilleusement naturel […] qui a été très apprécié tout au long de l'œuvre.

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IL VIAGGIO, DANTE DE PASCAL DUSAPIN

LES ÉCHOS
Le projet conçu par le trio Dusapin, Boyer et Guth affiche une réelle cohérence et bénéficie en outre d'interprètes remarquables.
Au spectateur de se laisser happer dans cet univers onirique, d'interpréter comme il l'entend (et le voit !) ce spectacle minimaliste à la troublante beauté.
[…] La partition de Pascal Dusapin se montre d'une discrète efficacité, cherchant (et trouvant !) davantage à suggérer le contexte qu'à décrire le geste, et recèle de réelles beautés.

L’HUMANITÉ
Le texte en italien est magnifiquement mis en valeur par le compositeur et servi par de grands solistes […] La grande lisibilité de l’ensemble est renforcée par la mise en scène de Claus Guth et l’environnement visuel très épuré tant pour les décors que pour les costumes.  

NEUE MUZIKZEITUNG
Pascal Dusapin, s’appuyant sur ses propres travaux antérieurs, a doté Il Viaggio, Dante d’une musique qui ne s’avère à aucun moment être un sérieux obstacle au voyage et qui annonce bien des expériences sonores du XXème siècle. Elle s’élève d’un ronflement profond et développe, en utilisant la mixture de l’orgue et les aigus de la harpe de verre, un penchant pour l’envol vers de grandes hauteurs et des sons spatiaux fascinants. Elle semble agréablement routinière, parfois confortable, jamais provocante.

DIAPASON.FR
Une réussite donc, grâce, aussi à des interprètes de haut rang. Kent Nagano et l’orchestre lyonnais, autrefois le sien, déploient tous les raffinements de l’orchestre du lamento en une vision très unitaire, où le temps s’éprouve comme une durée – magnifique chœur invisible également. Dusapin décline la voix dans tous ses états, mais la connaît assez pour ne pas la violenter et assurer aux interprètes, même s’il exige beaucoup d’eux, un certain confort.

FORUM OPÉRA
Pascal Dusapin en signe ici une remarquable synthèse. En moins de deux heures, il atteint l’essence d’une œuvre qui, elle-même, entend révéler l’essence de toute humanité. Le défi était colossal, il est magnifiquement relevé.
[…] La remarquable mise en lumière de Fabrice Kebour confère à l’ensemble une esthétique cinématographique (à savoir, un jeu sur la lumière et son absence pour créer du mouvement).
[…] La partition ou, du moins, sa finalisation a très certainement suivi le choix des chanteurs, tant la distribution est idéale. Jean-Sébastien Bou est un Dante parfait. […] Christel Loetzsch, grande spécialiste de Dusapin, campe un jeune Dante très sensible. Elle offre une rondeur idéale dans une partition qui convoque les deux extrêmes de sa tessiture.
[…]
Il Viaggio, Dante est une œuvre qui finit bien. Une œuvre où l’homme est réconcilié avec lui-même parce qu’il est réconcilié avec la Fin certaine. C’est aussi le triomphe du sensible.

ARTISTIKREZO.COM
La mise en scène signée Claus Guth révèle la psychologie des personnages et contribue à l’atmosphère onirique et cosmique de cet opéra. Nous assistons à une palette d’expressions vocales et musicales qui emportent le spectateur.
La création d’une œuvre contemporaine est un défi important,
Il Viaggio, Dante est une des bonnes surprises du Festival d’Aix-en-Provence qui a été très applaudie. Les personnages sont attachants et complémentaires, leurs voix s’accordent sur un beau texte dont les thèmes sont l’angoisse existentielle, le deuil, l'amour. Maria Carla Pino Cury est épatante dans le rôle de Lucie, son interprétation féérique s'harmonise aux qualités de sa voix de soprano colorature. Le travail du chœur, intéressant et subtil, renforce les différents points vocaux.
Le compositeur Dusapin est très novateur et érudit. Il renouvelle l’opéra en proposant des ponts avec les arts de la scène notamment le théâtre et les arts numériques, dans une étonnante fluidité scénique et musicale.

ÓPERA ACTUAL
L'un des engagements du Festival d'Aix-en-Provence est la commande de nouvelles partitions dans lesquelles il investit d'importants moyens et consacre beaucoup d’effort. Cette année, le compositeur français Pascal Dusapin a mis en scène une œuvre basée sur la Divine Comédie, Il viaggio, Dante.
Kent Nagano a dirigé de main de maître l'Orchestre de Paris, toujours à la recherche de justesse sonore en harmonie avec l'action dramatique.

OPERATODAY.COM
Le son de Pascal Dusapin, et il est très particulier, a [...] beaucoup d'élan. Dans l'esprit stylistique français, il est plus impressionniste que mécanique, ses sons se fondant plutôt que créant des couleurs individuelles. [...] La masse, et elle est immense, se meut avec une aisance étonnante, prenant des myriades de teintes pour créer un monde sonore dans lequel s'est glissé si naturellement le monde exceptionnel de la Divine Comédie à travers le livret et la mise en scène.
Comme d'habitude au Festival d'Aix, la mise en scène complexe a été parfaitement exécutée et le casting a été exemplaire.

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L'INCORONAZIONE DI POPPEA DE CLAUDIO MONTEVERDI

LE FIGARO
À Aix, la jeunesse s’impose sur scène
Distribuée dans
Le Couronnement de Poppée, la divine troupe des chanteurs de l’Académie du Festival a offert un grand morceau de musique.
On n’imaginait pas que le bonheur le plus complet du Festival 2022 nous viendrait du
Couronnement de Poppée de Monteverdi au Théâtre du Jeu de Paume, magnifié par une troupe d’une jeunesse étincelante. 
[…] Or non seulement ces jeunes chanteurs chantent très bien, mais ils sont tous plus beaux les uns que les autres et font souffler un vent de sensualité torride sur Aix-en-Provence.

LA CROIX
Sous la direction vitaminée de Leonardo García Alarcón, une formidable équipe de jeunes chanteurs illumine le Théâtre du Jeu de Paume dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi.
Ce faste fondé sur le plaisir du théâtre des sentiments exulte tout autant dans la fosse, Leonardo Garcia Alarcon déchaînant avec gourmandise les couleurs et les saveurs des instrumentistes de sa Cappella Mediterranea. Et si le chef se permet quelques facéties sonores, traitant la partition comme une bande dessinée, c’est pour mieux nous en faire goûter les inventions tendres ou débridées.
Telle une troupe d’amis qui ont beaucoup travaillé en s’amusant tout autant, la distribution vocale impressionne par sa vigueur et sa fraîcheur. Manipulé directement ou indirectement par la Poppée ultra-séduisante de Jacquelyn Stucker, chacun est caractérisé avec aplomb et finesse. 

LA MARSEILLAISE
Pour le dire sans ambages, Leonardo García Alarcón est aujourd’hui le meilleur interprète du maître de Mantoue. En fin et savant musicologue, il a cette capacité innée de rendre vie, sang et âme à ce répertoire qui, grâce à lui, mérite si mal le titre de musique ancienne.

NEW YORK TIMES
Les personnages qui semblent les plus frais au Festival d’Aix cette année sont ceux qui peuplent la vive mise en scène de Ted Huffman de L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi. Vieille de près de 400 ans, “Poppea“ est étonnamment contemporaine dans la zone grise de moralité qu’elle occupe.

LETEMPS.CH
Poppée couronnée à Aix, la pépite du Festival.
Portée par un plateau de jeunes chanteurs internationaux célébrant la diversité, la production de l’opéra de Monteverdi menée par le chef d’orchestre argento-genevois Leonardo García Alarcón illumine le Festival d’art lyrique.
Dans le petit théâtre à l’italienne du Jeu de Paume, plus confidentiel que l’Archevêché, a eu lieu […] le miracle du spectacle vivant : lorsqu’une œuvre fait éclore toute une distribution, lorsque l’équilibre des voix et des personnalités artistiques est optimal. La musique alors portée à un si haut niveau d’exigence paraît être réinventée sous nos yeux.

CONCERTCLASSIC.COM
La perfection, Ted Huffman sait ce que c’est ! Il prouve ici qu’il n’est pas besoin d’en rajouter des tonnes pour donner toute sa dimension au spectacle et qu’un travail rigoureux et de qualité peut déboucher sur un aboutissement plus qu’heureux.
Le directeur musical et le metteur en scène, ont bénéficié d’une distribution homogène vocalement et lumineuse scéniquement. Force est d’abord de constater qu’une fois de plus pour un spectacle baroque, nous avons pu ressentir un esprit de troupe animant un collectif jeune et ambitieux. C’est l’une des raisons principales du succès. Ils s’écoutent, se regardent, partagent et s’aiment, c’est indéniable. Ils sont jeunes, beaux et n’ont aucun mal à incarner leurs personnages, avec réalisme
C’est, assurément, l’un des temps forts, voire « le » temps fort, de l’édition 2022 du Festival d’Aix-en-Provence.

OPERATODAY.COM
Difficile de dire ce qui était le plus impressionnant [...] dans le minuscule Théâtre du Jeu de Paume d'Aix : l'édition musicale du chef-d'œuvre de Monteverdi réalisée par le chef d'orchestre Leonardo García Alarcón, la mise en scène du metteur en scène américain Ted Huffman, ou la représentation servie par onze chanteurs et un ensemble instrumental de onze musiciens.
Le maestro est allé bien au-delà de tout sentiment de pureté du style baroque, ne posant aucun frein musical à ajouter les harmonies et les gestes sophistiqués du jazz américain à l'ascension sociale fulgurante d'Arnalta. Les ovations ont été tonitruantes.

JOURNAL-LATERRASSE.FR
Un plateau de jeunes chanteurs, accompagnés par l’expressivité luxuriante de la Capella Mediterranea, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon.
C’est peut-être avant tout l’exceptionnelle souplesse expressive de la direction de Leonardo García Alarcón, avec un sens du rubato qui magnifie la richesse inouïe du continuo de Cappella Mediterranea – sans doute le meilleur de la scène baroque du moment – qui fait tout le sel de ce Couronnement de Poppée, où les chatoiements de l’intimisme rivalisent avec ceux d’un orchestre et d’une grande scène.

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WOMAN AT POINT ZERO DE BUSHRA EL-TURK

LE FIGARO
Une proposition extrêmement éloquente et bien ciselée de la compositrice libanaise Bushra El-Turk.

TÉLÉRAMA
Formidables chanteuses-comédiennes, Dima Osho (Fatma) et Carla Nahadi Babelegoto (Sama) occupent le plateau devant les six membres de l’ensemble ZAR, qui tient aussi lieu de chœur antique, et dont les instruments viennent de toute la planète. Le chant mélange aussi les genres et les styles, et s’entremêle à des fragments de documentaire audio qui constituent comme un double chœur.
[…] spectacle bref (une heure sans entracte) mais intense, qui tient autant du théâtre musical que de l’opéra, et aurait pu tout aussi bien se jouer au Festival d’Avignon

LA MARSEILLAISE
Voici une œuvre contemporaine. Il y est question de libération, de sororité, d’humour dans un spectacle multi-média qui fait résonner diverses traditions musicales au carrefour de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient.

LETEMPS.CH
Une magnifique équipe féminine s’est réunie autour de ce texte âpre pour en extraire un opéra de chambre engagé : Woman at point zero.
« Gloire aux inconnues ». Le surtitre annonce la noirceur de destins ragaés : soumission, excision, viols, prostitution, empêchement de travailler, interdiction de toute vie ou pensée personnelles. Une heure sans relâche de plongée en apnée, c’est le défi qu’a surmonté l’escouade du projet, 100% féminine.
L’effet est saisissant, entre bruitisme et mélopées arabisantes, rythmicité brutale ou haletante et lignes vocales et parlées déchirantes. Ce poignant moment de compassion, donné seulement deux soirs, voyagera largement en Europe.

OLYRIX
La portée émotionnelle est palpable et l’intérêt sonore et conceptuel au rendez-vous, à écouter les applaudissements serrés du public qui s'est déplacé et a été visiblement ému par « l’affirmation d’une volonté profonde : se projeter dans l’avenir d’un monde où toutes les femmes pourront vivre libres. »

CLASSIQUEENPROVENCE.FR
Un mot en conclusion pour constater que l’amphithéâtre du Pavillon Noir est comble pour cette première des deux représentations au programme, ce qui confirme l’intérêt du public pour la création contemporaine.

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