La résidence Mozart : une expérience vocale unique !

AcadémieAu festival
mardi4juillet 2017

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Depuis son premier lever de rideau, le Festival d’Aix ne cesse de donner rendez-vous à Mozart ! La résidence Mozart de l’Académie du Festival d’Aix, qui fait partie du programme Young Opera Makers d’enoa, est une opportunité privilégiée pour les chanteur.se.s et les pianistes chefs de chant de parfaire leur interprétation et connaissance du répertoire mozartien. Du 12 au 24 juin, ce sont dix chanteur.se.s et trois pianistes qui ont participé à cette résidence encadré.e.s par la professeure de chant Susanna Eken, les talentueux pianistes chefs de chant Ouri Bronchti et Bertrand Halary, le metteur en scène Joseph Alford ainsi que la coach d'italien, Roberta Salsi.

Quatre chanteurs - le contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian, les ténors Maciej Kwaśnikowski et Stefan Sbonnik ainsi que le baryton Mikhael Piccone - partagent avec nous leur expérience et leur vision de cette résidence.

Que retenez-vous de cette résidence ?

Paul-Antoine Bénos-Djian  Le travail mené avec Joseph Alford a été pour moi une révélation. Expérimenter la scène au service du chant : c’est ce qui nous permet de nous exprimer davantage, d’entrer en soi pour découvrir de nouvelles émotions... La pure technique vocale est placée au second plan pour se concentrer sur la scène. Et pourtant, on s’aperçoit que l’on maîtrise mieux notre voix ! C’est aussi le seul cours collectif : on apprend à se connaître et à travailler ensemble. Le collectif fait partie du chant :  il faut affronter le regard des autres, et communiquer avec eux.

Maciej Kwaśnikowski – Tout est fait pour que l’on se sente à l’aise, pour qu’on puisse tirer pleinement parti de cette expérience.

Mikhael Piccone  Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir se retrouver au milieu de jeunes artistes internationaux. Cela permet de se situer professionnellement mais aussi d’avoir des échanges humains très enrichissants.

Quelles approches de Mozart avez-vous développées au sein de la résidence ?

Paul-Antoine Bénos-Djian – Ouri Bronchti, l’un des encadrants pianiste chef de chant, possède une connaissance du répertoire exceptionnelle. On travaille les récitatifs, on se rapproche au plus près du parlé en intégrant les notions d’accents, les lignes vocales…C’est très intéressant.

Stéphan Sbonnik – Cette résidence m’a offert de nouvelles idées pour aborder ce répertoire, c’est un plus.

Mikhael Piccone – Mozart m’a toujours suivi. Pour un baryton, c’est ce par quoi on commence, ce qui permet d’avoir la technique la plus pure, la plus saine. Dans cette résidence, on est dans la recherche du pur style mozartien. Cela me permet d’approfondir mon répertoire de façon nouvelle et plus précise. C’est très intéressant. C’est vraiment un bonus qui complète ma formation !

Comment la collaboration s'est-elle passée avec les encadrant.e.s ?

Paul-Antoine Bénos-Djian – Pendant deux semaines, on engrange une masse d’informations qui peuvent être parfois contradictoires. On vient avec nos bagages et toutes nos habitudes : il faut faire l’effort de jouer le jeu avec ce qu’on nous demande sans perdre son naturel et sa liberté. Les encadrant.e.s ont à cœur de nous laisser expérimenter de nouvelles voies.

Mikhael Piccone – Il existe une vraie complémentarité. C’est très intéressant de prendre les avis de ces experts. Ils ont des orientations parfois différentes, ce qui nous laisse le choix d’interpréter l’œuvre comme on le souhaite parmi tout ce qui nous est proposé.

Qu’attendez-vous de cette résidence ?

Stephan Sbonnik – J’ai l’espoir de pouvoir participer à une production du Festival d’Aix. C’est une étape importante dans la carrière d’un artiste.

Mikhael Piccone – Je pense que cette résidence arrive au bon moment. Je suis en début de carrière. On est des jeunes artistes et on doit continuer à chercher, à se perfectionner pour franchir les grandes étapes qui nous attendent. Cela me donne envie d’aller sur la scène au Festival d’Aix ! Être là auprès des productions qui se jouent, c’est à la fois grisant et excitant…On se dit qu'on pourrait y être un jour...

Recommanderiez-vous cette résidence à de jeunes artistes ? Pourquoi ?

Paul-Antoine Bénos-Djian – Cette résidence, c’est la chance de côtoyer des gens qui viennent de partout dans le monde apportant leur point de vue musical, leur manière de chanter, leur culture. On a également la chance de se produire dans des lieux assez uniques (comme l’Abbaye de Silvacane, l'Hôtel Maynier d’Oppède) et d’être enveloppé dans l’ambiance du Festival.

Maciej Kwaśnikowski – Les conditions de travail sont excellentes ! C’est aussi une opportunité pour rencontrer d’autres artistes et mieux réaliser quel est le quotidien d’un chanteur.

Stephan Sbonnik – Allez-y sans réserve, même si le travail est intensif ! Et surtout… Take it easy!

Mikhael Piccone - Le lieu, les conditions de travail, la renommée : tout est là ! La résidence est très intensive... Mais, je ne peux que la recommander et souhaiter aux artistes d’avoir la chance d’y participer !